Face au nombre considérable de jeunes ayant rejoint les rangs de l’Etat islamique, constituant ainsi une menace pour la sécurité dans le monde, les responsables des polices arabes se sont réunis les 10 et 11 juin derniers à Tunis pour se concerter sur la riposte à envisager afin de faire face à cette propagation du terrorisme.
Le 11e congrès des chefs des polices arabes, auquel l’Algérie a pris part avec la participation du commissaire principal Aâmer Laâroum, chef de la délégation de la DGSN, a pris fin avant-hier, à Tunis avec plusieurs recommandations de lutte contre le terrorisme et le crime organisé.
Selon un communiqué de la DGSN, les polices arabes ont soulevé la question des dangers du terrorisme à travers la Toile, après la prolifération de sites web propres aux groupes armés qui arrivent, souvent, à attirer les jeunes, à encourager les attentats individuels et à appeler au djihad.
Les participants au congrès qui s’est déroulé au siège du secrétariat général des ministres arabes de l’Intérieur, ont convenu de renforcer les échanges de renseignements et la surveillance des sites et réseaux sociaux prônant le djihad.
Les chefs des polices arabes ont décidé de lutter contre le terrorisme sur l’Internet qui, de plus en plus, représente une vraie menace pour la sécurité et la stabilité des pays arabes vu les dégâts occasionnés par les groupes armés dans certains pays à l’image de la Syrie, de l’Irak et du Yémen.
« Prévenir mieux que guérir » est le slogan sur lequel les polices arabes vont s’appuyer pour lutter efficacement contre le terrorisme virtuel et résiduel à la fois.
Durant son allocution d’ouverture, le secrétaire général de l’assemblée des ministres arabes de l’Intérieur, Mohamed Ben Ali Koumane, a évoqué le nouveau danger du terrorisme de la Toile tout en appelant les chefs des polices arabes à élaborer une stratégie de lutte pour freiner l’évolution inquiétante de ce fléau chez les jeunes musulmans.
Il a appelé aussi à plus d’efforts entre les polices des pays arabes pour cerner le fléau, tout en exploitant les sites web des salafistes pour mettre en échec leurs plans diaboliques.
Pour cela, l’intervenant a expliqué que les réseaux sociaux constituent un moyen idéal pour lutter efficacement contre les idéologies désastreuses des terroristes.
Le chef de la police tunisienne, le général-major Mohamed Ben Ali Koumane, a indiqué qu’il est grand temps pour que la police arabe développe ses communications de sécurité en installant une stratégie commune contre le phénomène du terrorisme.
La Tunisie ayant été durement frappée par le terrorisme lors de l’attentat sanglant perpétré en février 2015 contre le musée du Bardo au cœur de Tunis, où 26 étrangers avaient péri, semble bien retenir la leçon tout comme les autres polices arabes.
Ce genre d’attaques criminelles peut avoir lieu dans d’autres pays arabes, surtout que l’exemple est venu des djihadistes de l’Etat Islamique (EI) qui ont pu préparer l’attaque contre le musée du Bardo à partir des réseaux sociaux.
Sur la même longueur d’onde, le représentant de la Sûreté nationale, le commissaire principal Aâmer Laâroum, a expliqué que la création d’une opinion publique positive est capitale pour une lutte plus efficace contre le terrorisme de la Toile. Le chef de la délégation algérienne a ajouté que la communication antiterroriste constitue une arme absolue pour venir à bout des idéologies démoniaques des terroristes.
Le représentant de la DGSN a rappelé aux présents que la conjoncture que les pays arabes traversent a pleinement encouragé la montée très inquiétante des actes terroristes, et surtout a créé des foyers de tensions, des troubles et des conflits armés sous des appellations différentes.
« Le travail des renseignements et la lutte armée contre le terrorisme sont insuffisants pour venir à bout d’un terrorisme qui ne fait que gagner du terrain, mais avec une communication de sécurité et de prévention il y a de fortes chances de lutter contre ce terrorisme », a précisé le représentant de la DGSN devant les représentants des polices arabes.
Pour rappel, plus de 18 000 jeunes musulmans ont rejoint les rangs de l’Etat islamique depuis l’apparition de cette nébuleuse, dont plus de 3 000 sont des djihadistes tunisiens, plus de 300 des Algériens, 2 500 des Saoudiens, 450 des Marocains, et des milliers d’autres yéménites, émiratis, soudanais, libyens, etc.
Dans un premier temps, le profil des djihadistes tourne autour des jeunes de niveau primaire, moyen et secondaire, mais ce profil a atteint les jeunes intellectuels tels les universitaires, des médecins et enseignants et c’est ce qui fait la crainte des services de police des pays arabes.